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FLEURISTE FLEURI VOTRE MONDE – Jessica Öhrström
« Aujourd’hui, je pense avoir eu le meilleur des deux mondes. »
Bienvenue sur notre interview et notre blog avec des fleuristes, sur les fleuristes, pour les fleuristes. La prochaine fleuriste à être présentée est Jessica Öhrström qui travaille comme fleuriste indépendante et est la force motrice derrière « 7 of a kind Floral Design ».
Pourquoi avez-vous choisi la profession de fleuriste ?
Je suis presque littéralement née dans une serre à Skåne.
Grand-mère, grand-père et ma mère ont géré ensemble un magasin de fleurs, un jardin maraîcher et une jardinerie tout au long de mon enfance. Leur serre était une destination d’excursion très fréquentée et il y avait de la place pour les plantes exotiques, les fleurs coupées, les chiots et un perroquet qui pouvait parler. Le meilleur souvenir dont je me souviens c’est d’aller avec mon grand-père dans les couloirs et quand mon petit frère et moi avons pu « aider » à décorer et à « réparer » les décorations de Noël, écrire des cartes de couronnes à la machine à écrire et apprendre à étiqueter les roses.
J’ai rêvé d’aller un jour à l’école de fleurs d’Ingvar Strandh à Oxie et de me former pour devenir une véritable fleuriste! Mais cela ne s’est pas produit à l’époque. J’ai dû faire quelques détours professionnels avant de retrouver le chemin des fleurs à plein temps à l’âge adulte…
J’ai toujours aimé voyager et j’ai travaillé pendant de nombreuses années comme hôtesse de l’air chez SAS. Après cela, j’ai conçu et développé des concepts de magasins dans l’industrie de la mode en mettant l’accent sur la durabilité. J’ai également dirigé ma propre entreprise dans ce domaine. J’ai ensuite suivi une formation à Floristutbildningrna à Stockholm. L’envie de voyager m’a emmenée à New York et j’ai fait mon stage chez Ingrid Carozzi aux Tin Can Studios. La première mission sur laquelle j’ai travaillé pendant le stage était le gala du magazine Time pour « Personnalité de l’année » et je me souviens m’être demandé si cela allait vraiment se produire.
Quand j’étais chez moi à Stockholm depuis une semaine environ, Ingrid m’a appelée pour me demander si je voulais revenir et être son apprentie. C’était la meilleure décision que j’ai jamais prise sur le plan professionnel. Je n’aurais jamais pu rêver d’un meilleur mentor ! Cela fait maintenant quelques années et je travaille maintenant dans l’équipe d’Ingrid chez Tin Can et je me suis fait de nombreux amis formidables là-bas. L’expression d’Ingrid, sa réflexion sur les couleurs, son regard sur les formes et son courage sont tout à fait uniques et c’est vraiment un plaisir de pouvoir travailler comme ça.
Aujourd’hui, je pense avoir eu le meilleur des deux mondes. Je voyage toujours dans le monde entier (comme je l’ai fait en tant qu’hôtesse de l’air) – maintenant en tant que fleuriste. Je dois travailler sur des projets absolument fantastiques à la fois en mon nom propre et pour d’autres designers aux États-Unis, en Italie et en France.
Est-ce que ça s’est passé comme vous le pensiez ?
Oui ! C’était encore plus incroyable que ce dont j’aurais pu rêver ! Je suis tellement reconnaissante d’avoir eu une seconde chance dans une nouvelle carrière. Je pense que c’était le destin – j’adore voler et j’adore les fleurs !
Je suis souvent presque en larmes et je dois me pincer le bras pour vraiment comprendre à quels événements et environnements fantastiques je participe. Cet été, j’ai beaucoup travaillé en Italie et c’était très amusant ! Je pense que tout est amusant, le petit et le grand. Peu importe qu’il s’agisse d’un mariage avec 10 ou 250 invités.
Il peut paraître glamour de travailler sur des événements à l’étranger, mais il est important de savoir que les conditions de travail sont complètement différentes de celles de la Suède et que les contrats sont souvent un peu « flous ». C’est très difficile physiquement et il y a souvent un manque de réflexion sur la sécurité. Les journées sont incroyablement longues et très nombreuses d’affilée – et il n’y a guère de temps pour récupérer. Il peut arriver que je travaille presque 24 heures sur 24 sur de hautes échelles sous une chaleur de 35 degrés avec seulement 15 minutes de déjeuner, etc.
Je pense qu’il est important de nuancer le tableau et le travail incroyablement dur qui se cache derrière tout ce que nous faisons dans notre secteur. Surtout par rapport aux étrangers. Beaucoup pensent que nous ne faisons que « faire de l’artisanat et câliner un peu les fleurs ». Prendre soin des marchandises, laver des seaux et gratter la cire des bougies des chandeliers de mariage pendant une journée entière est rarement vu.
Qu’est-ce qui vous pousse à continuer à vous développer ?
Je pense que je dois répondre à ma curiosité. Je suis curieux ! Très curieux !
J’aime rencontrer de nouvelles personnes dans des environnements différents, former des équipes avec des personnes que je n’ai jamais rencontrées auparavant, parfois de cultures complètement différentes, puis créer ensemble.
Je pense que j’apprends constamment de nouvelles choses, différentes façons de penser le design, le travail environnemental, la technologie et la construction. Il y a tellement de choses à gagner et à apprendre pour chacun en partageant son expérience et en s’entraidant au lieu de se considérer comme des concurrents.
Comment êtes-vous en tant que manager/employée ?
Je suis à la fois indépendant pour d’autres designers et je réalise mes propres projets, ce qui signifie que des fois je suis un « patron » et des fois une employée. Je n’arrive pas vraiment à décider ce que je préfère. La combinaison me convient bien en ce moment !
Je crois et j’espère qu’en tant qu’employée et manager, je suis réactive et empathique. En tant que manager, j’essaie d’être claire sur ma vision et je veux que les personnes avec qui je travaille sachent que nous sommes une équipe dans laquelle tout le monde est également important et que nous travaillons ensemble vers le même objectif.
Comment travaillez-vous de manière plus respectueuse de l’environnement ?
J’essaie toujours de me concentrer sur la réflexion environnementale et de travailler presque exclusivement avec des méthodes durables et des mécanismes réutilisables qui peuvent souvent être à la fois plus longues et plus difficiles, en particulier dans les installations à grande échelle. Mais aussi plus amusantes ! Je pense que c’est amusant de réfléchir à la manière de construire une structure à partir de zéro de la manière la plus durable possible.
Nous avons tellement de choses à apprendre les uns des autres en matière de travail environnemental. Nous devons oser demander à chacun de partager davantage avec nous.
Je demande souvent à d’autres fleuristes comment ils travaillent et avec quelles techniques, quels producteurs locaux ils utilisent, etc. J’essaie d’acheter des produits cultivés localement et produits localement en saison, lorsque l’accès et les opportunités sont possibles.
Quels défis voyez-vous à l’avenir ?
Au risque de me répéter, mais je suis passionnée par la réflexion environnementale ! Nous devons en parler davantage et nous entraider pour trouver de bonnes méthodes durables qui fonctionnent concrètement dans la vie de tous les jours ! Cela s’applique non seulement à notre secteur, mais à la société dans son ensemble.
Ce n’est pas facile car il est parfois à la fois plus long et encore plus coûteux de choisir des méthodes judicieuses. Il est difficile de concilier cela avec la récession et la sensibilité de l’économie, tant dans les petits que dans les grands contextes.
Par exemple, est-il raisonnable de pouvoir se procurer des fleurs presque toute l’année ? e pense qu’il y a un charme dans les saisons et qu’il est merveilleux que l’offre change au cours de l’année. Nous devons travailler ensemble pour un avenir plus durable.
Un défi plus personnel à l’avenir sera d’essayer de développer mon entreprise et de travailler davantage à la maison et de réfléchir à la manière dont je devrais faire pour obtenir un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Ces dernières années ont été fatigantes, avec plus de travail à l’étranger qu’à la maison et beaucoup de temps loin de ma famille.
En même temps, je suis énormément reconnaissante, bien sûr ! Je pense que tout est amusant et j’ai eu de la chance de pouvoir travailler dans ce que j’aime tant !
Comme je l’ai dit, je suis curieuse, très curieuse de la plupart des choses et j’adore travailler avec les fleurs !
